Procès du putsch manqué : ‘’ même des ambulances ont reçu des balles’’

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Le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015, s’est  poursuivi le mercredi 10 avril 2019, au tribunal militaire de Ouagadougou avec l’audition des victimes. Après une dizaine de minute de suspension c’est finalement au environ de 9h40 mn que l’audience a repris. Pour cette journée, plusieurs victimes sont passées à la barre. Mais le récit qui a le plus retenu l’attention de l’assistance est celui de Ousmane Paré.

A l’audience de ce jour, des révélations effroyables continuent de tomber avec l’audition des victimes. En effet, même des ambulances n’ont pas échappé aux exactions des putschistes. Selon le récit de Ousmane Paré, agent de sapeur-pompier, il aurait reçu une balle au dos lorsqu’il était en mission au moment des faits. « Le 16 septembre, j’étais au camp des sapeurs à Boulmiougou lorsque nous avons reçu un appel téléphonique nous demandant d’aller secourir un blessé à la place de la nation. C’est en allant que nous avons vu les éléments de l’ex RSP. A notre arrivé ils nous ont cédé le passage, mais dès que nous avons tourné le dos, ils ont ouvert le feu sur l’ambulance. Malheureusement, j’ai été atteint au dos et la balle est toujours logée dans ma poitrine » a- t-il relaté. A ce récit maitre Prospère Farama, avocat de la partie civile a fait une observation à travers certaines questions à l’endroit de la victime. Confirmez-vous que c’était des soldats du RSP ? Ont-ils tiré en l’air ou l’ambulance a –t-elle été visée ? « Oui je confirme que les soldats qui ont tiré sur l’ambulance étaient du RSP. Ils n’ont pas tiré en l’air, ils ont visé l’ambulance » a-t-il répondu.

Quand la technologie nous suit partout

Une autre révélation susceptible d’apporter la vérité, c’est celle de Nacoulma R. Jean attaché de santé, qui a pu retrouver son bourreau par la magie de la technologie. Selon lui, il a été bastonné par les éléments du RSP et dépouillé de tous ses téléphones et tablette. Ces événements ce sont déroulés dans les environs de l’hôtel Laïco, pendant la médiation des chefs des Etats membres de la CEDEAO. « Le 20 septembre 2015, nous étions aux alentours de l’hôtel Laïco pour soutenir la médiation. Soudain, les éléments du RSP sont arrivés et ce fut la débandade. C’est ainsi que j’ai été pourchassé jusqu’à ce que je tombe. Là, j’ai été bastonné avec la dernière énergie et le soldat en question m’a dépouillé de mes téléphones portables et de ma tablette. Grâce à une personne de bonne volonté, j’ai été évacué par la suite dans une clinique privée » a-t-il relaté. Mais grâce à la technologie de pointe, ce crime ne restera pas impuni. « Un mois après les violences, j’ai reçu des photos dans ma boite Gmail, en effet j’avais activé un système de Google dans ma tablette qui me ramenait toute photo prise avec cet appareil dans mon mail. C’est en ce moment que j’ai envoyé les photos à la gendarmerie dont les enquêtes ont permis de mettre la main sur le soldat Soulama Seydou a déclaré la victime. Pour le parquet, le soldat qui continue de nier les faits s’est fait piéger par la technologie mais qu’il devait savoir qu’il n’est jamais tard de reconnaître ses fautes et de demander pardon.

Le procès a été suspendu  et reprendra  le vendredi 18 avril 2019 avec les plaidoiries.

Michel Caboré

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