La région de l’Est est une des régions reconnue pour sa bonne pluviométrie. Cependant, force est de constater que la saison hivernale 2020-2021 débute avec un grand retard, selon les acteurs du monde agricole. Nous sommes à la fin de la première semaine du mois de juillet, jadis une période pendant laquelle chaque cultivateur voyait grandir ce qu’il avait mis sous terre. Le constat cette année en est autre. Ce vendredi 10 juillet, nous avons effectué un tour dans quelques champs de producteurs de Fada.
Les agriculteurs disent attendre une pluie afin de remettre sous terre des semis qu’ils avaient semés et qui, n’ont pas poussé. Aïssatou TIEBYANGA exploitante d’un terrain d’environ 2ha, raconte son calvaire : « C’est ma première fois de vivre cette situation. Cela fait 11 jours qu’aucune goutte d’eau n’est tombée du ciel. A cette allure, nous risquons de ne pas faire une bonne récolte. Alors que c’est ici que j’arrive à payer la scolarité de ma fille et prendre en charge la famille ». Et d’ajouter que le peu qui pousse aussi est à la merci des animaux.
Dans la commune de Diabo située à 50km côté Ouest de Fada, la saison diffère d’une zone à une autre. De Zecca à Yantenga, les producteurs s’inquiètent pour la saison. Dame pluie se fait attendre. A en croire Jacob SOUBEIGA, un producteur à Yantenga, une saison similaire avait été vécu de par le passé. « Il y a 3 ans de cela, nous avons démarré les travaux champêtres en mis juillet, et nous n’avons jamais manqué de pluie jusqu’à la fin. Les producteurs avaient fait de bonnes récoltes ». Malgré l’installation tardive de la saison, Jacob Soubeiga souligne que si la pluie tombe jusqu’en Octobre, cette année, les greniers seront remplis. »
De toute la commune de Diabo, seul dans le village de Zanré que les champs présentent une bonne physionomie. Moussa YONABA explique cet état de fait par l’utilisation de la fumure organique. Certains producteurs disent ne pas avoir accès aux intrants car la demande dépasse l’offre. « Nous rendons grâce pour notre saison. Après la première pluie, nous n’avons plus attendu. Si nous bénéficions d’un soutien des autorités en mettant à notre disposition de l’engrain, nous allons nous régaler », a-t-il affirmé.
Selon Massamoudou OUEDRAOGO, Chef ZAT (Zone d’Appui Technique) de l’agriculture de Diabo, la campagne a été précoce et certains ont semé en mi- juin. « Sur le plan pluviométrique, on avait un bon départ, mais ça été de courte durée. Notre bonne pluie date du 28 juin dernier. Nous observons une poche de sécheresse actuellement de 10 jours ». Pour faire face aux conséquences de la rareté des pluies, Massamoudou OUEDRAOGO invite les producteurs à prioriser les semences améliorées, surtout celles à court cycle.
Cette sortie terrain a permis de constater que dans la province du Gourma, les producteurs priorisent les cultures vivrières ces dernières années. A ce jour, plusieurs champs ne sont toujours pas exploités dans certaines localités car, leurs propriétaires se sont déplacés pour raison d’insécurité.
Guingriyamba LALLOGO (correspondant)
