Les auditions se sont achevées au tribunal militaire de Ouaga. Une étape cruciale s’ouvre ce jeudi matin, 18 avril dans le procès du putsch du Conseil national pour la démocratie (CND) de septembre 2015. Le procès entre en effet, dans sa finale avec les plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi que le réquisitoire du Parquet.
Les plaidoiries de toutes les parties devraient durer. Dans les débats d’audience, les parties civiles chercheront à prouver la culpabilité des accusés et les avocats des victimes rétorqueront par des plaidoiries fleuves. Dans son réquisitoire, le procureur pourrait demander une lourde peine à l’encontre des principaux accusés ‘’d’attentat à la sûreté de l’État, trahison et meurtres’’ lors des évènements qui ont fait 14 morts et 270 blessés. Parmi les 84 accusés, les têtes de proue sont Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier du Président Compaoré, et Djibril Bassolé, ancien patron de la diplomatie burkinabè et fondateur du parti politique, la Nouvelle alliance du Faso (NAFA).
Débuté le 27 février 2018, ce long procès du putsch foiré est particulièrement suivi pour ces derniers instants comme le témoigne le retour de l’affluence aux audiences. Le 9 avril dernier, une soixantaine de victimes avait été retenue sur les 306 victimes recensées, pour relater à la barre les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les actes.
Ce procès pèse déjà sur la « réconciliation nationale ». L’ opinion publique est divisée entre peuple insurgé et chantres de la réconciliation nationale réclamée à cor et à cris. Les uns et les autres n’ont pas forcément la même compréhension de la « réconciliation » et ne s’entendent pas sur les conditions et la démarche à suivre. Difficile de croire à la sincérité du bourreau d’hier car « un écureuil qui entretient les plants d’arachides, c’est adieu pour les gousses ».
Ag Ibrahim Mohamed