Religion : période de jeûne, période de business

Les fidèles musulmans ont débuté le mois de carême le 13 avril 2021. A Ouagadougou, en cette période de pénitence, de petits commerces comme la vente des galettes, des jus (de petit mil, de gingembre, d’hibiscus, de souchets), de gapal, de fruits tels que les dattes, les pommes, les Kiwis et les mangues se développent.

De la vente des galettes à la vente des fruits en passant par la commercialisation des jus, le mois de carême est un moment de business digne de ce nom. Au quartier Dagnoën de Ouagadougo, les femmes disposent chacune  d’une bouteille de gaz pour la cuisson des galettes. C’est le cas de, Abzèta, une vendeuse de galettes qui a beaucoup de clients autour d’elle. La galette préparée à base de pâte de petit mil, de riz, de maïs ou autres céréales est très prisée et est vendue à un prix variant entre 10 F CFA et 25 FCFA. Avec un sourire aux lèvres, Abzèta a indiqué que le marché est très alléchant. Pour son commerce elle dit utiliser 10 plats de petit mil à raison de 750F CFA l’unité. « Même si le prix du mil a augmenté de 100F CFA, je m’en sors car la recette est à apprécier », a-t-elle fait savoir. A l’en croire, par jour, elle peut avoir 10 000F CFA de bénéfice et elle espère que durant les 30 jours de jeûne, elle fera toujours de bonnes affaires. Toute chose qui atteste que ce commerce est enrichissant.

La commande à l’avance, un procédé qui évite les méventes

Outre les galettes, on trouve aux bords des voies, d’autres aliments qui rentrent dans le menu pour rompre le jeûne. Parmi ces aliments, il y a les jus d’hibiscus, d’ananas, de souchet, de petit mil communément appelé Zom-Koom en langue moorée  et bien d’autres. Kadi est une jeune fille qui vend des jus au quartier Kalgondin, au   secteur 24 de la ville de Ouagadougou. Chez elle, les clients lancent les commandes à l’avance. La bouteille d’un litre et demi de ces jus coûte respectivement 1500F CFA et 1000F CFA. « Je prends d’abord les commandes des clients avant de faire les jus. Cela me permet d’éviter les méventes surtout en cette période de canicule », a expliqué mademoiselle Kadi. Pour elle, ce procédé est plus bénéfique.

L’esthétique pour attirer les clients

La vente des fruits et les légumes pendant le carême procure aussi de l’argent. Constituant une source d’énergie après un jeûne, les vendeuses  de fruits font de bonnes affaires.

Concernant cette activité, les vendeuses se retrouvent un peu partout dans la ville. Le lot des produits proposés aux consommateurs se compose essentiellement de dattes, de mangues, d’oranges, de bananes, de papayes, de kiwi et de pommes. Certaines dames laissent exprimer leur sens de créativité en découpant les fruits pour les conditionner dans des pots dans le but de les revendre. C’est le cas de madame Sigué qui sous conseil de sa fille, lave, découpe et conditionne les fruits. « Tout se fait dans le respect des mesures d’hygiène », dit-elle. Au moment où nous étions à l’étal de dame Sigué, un de ses clients a salué son innovation et l’a invité à continuer ainsi. « Les yeux regardent, la bouche mange et le cœur apprécie. Tout cela pour dire que l’esthétique compte beaucoup dans la restauration. J’apprécie le travail de cette dame.», a fait savoir le client.

Mireille Bailly