Réduction des inégalités au Burkina Faso : des journalistes outillés

Les organisations de la société civile (OSC), se sont engagées à s’attaquer au phénomène des inégalités qui mine la société burkinabè sous toutes ses formes. Pour mieux réussir cette mission, une formation a été organisée au profit d’une trentaine de journalistes et blogueurs, les 22 et 23 octobre 2020, à Ouagadougou.  Initiée par le Secrétariat permanent des ONG (SPONG) et ses partenaires, avec l’appui technique et financier de OXFAM, la présente formation permettra aux hommes du quatrième pouvoir de travailler à contraindre les différents candidats à intégrer la problématique des inégalités dans leurs programmes de gouvernement.

« Agir contre les inégalité », c’est à travers ce projet piloté par le SPONG que les organisations de la société civile entendent défendre la cause des couches sociales les plus défavorisées au Burkina Faso. En effet, selon plusieurs études réalisées par ces OSC au sujet des inégalités, les résultats présentent un tableau très sombre dans tous les domaines.  A en croire les différentes enquêtes, la situation est très inquiétante en ce sens où la classe des nantis continue d’user de tous les moyens pour maintenir davantage la couche sociale démunie dans la pauvreté. « Tous les secteurs sont touchés par des inégalités criardes. A titre d’exemple, le secteur de l’éducation enregistre actuellement plus 2000 écoles fermées à cause de l’insécurité. Si ces enfants ne vont pas à l’école, il est clair que nous sommes en train de préparer une bombe qui va nous retourner en pleine face, parce que ce sont les mêmes qui demain vont être discriminés pour n’avoir pas été à l’école. Dans le secteur de la santé, il y a des efforts qui sont faits avec la gratuité des soins, mais il y a encore du travail à faire. Prenons le cas des personnes qui sont dans des situations où elles ne peuvent pas payer leurs frais de santé alors qu’elles ne sont pas concernées par la politique de la gratuité » a déploré Bruno Nébié , travailleur à l’ONG Terre des hommes et  au SPONG.

C’est sans doute pour réparer cette injustice sociale que le projet « Agir contre les inégalités » intensifie ses actions de conscientisation à l’orée des élections législatives et présidentielle du 22 novembre prochain. Une campagne qui interpelle les populations vulnérables à voter pour la réduction des inégalités dont elles sont victimes. Ainsi, à l’endroit des différents candidats en course pour l’élection du président du Faso, les OSC exigent du futur locataire de Kosyam, d’intégrer comme axe prioritaire la réduction des inégalités dans son programme. A ce sujet, le SPONG indique que les OSC ont produit une série de recommandations contenues dans un manifeste, et une dizaine de candidats ont pris l’engagement de les respecter une fois au pouvoir.

Les médias ont un rôle à jouer dans le processus

Convaincus que tous ces efforts ne pourront connaitre un véritable succès sans l’accompagnement de la presse. Le SPONG et ses partenaires appellent les journalistes et les blogueurs au secours afin de faciliter la communication de sensibilisation, tant au niveau des populations défavorisées qu’à l’endroit des candidats à l’élection présidentielle.

« Nous nous sommes engagés dans un processus d’influence des élections et il est tout à fait nécessaire que nous travaillons à renforcer les capacités des journalistes qui sont nos alliés. Nous avons abordé avec eux la question des inégalités et aussi partagé les conclusions de nos recommandations. Cette formation pourra leur permettre de mieux alimenter leurs activités qu’ils auront à réaliser dans le cadre de ces élections avec les différents candidats. Le but est d’interpeler davantage non seulement les candidats mais aussi de sensibiliser le public à faire un vote utile. Nous voulons que celui qui sera élu président du Faso, puisse tenir compte de la problématique des inégalités dans son programme de gouvernement », a expliqué Belko Ousmane Diallo, responsable à la communication médias de l’ONG OXFAM.

Ces deux jours de formation ont permis à tous les participants de repartir très outillés sur la problématique des inégalités au Burkina Faso. Une formation à mettre en pratique à travers des productions journalistiques, afin de contraindre les candidats à œuvrer pour la réduction du phénomène au Burkina Faso.

MICHEL CABORE