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Procès du putsch : Maitre Farama décrit une « posture équivoque » de la hiérarchie

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Le dernier Chef d’Etat-Major Général des Armées(CEMGA) sous Blaise Compaoré, Honoré Nabéré Traoré comparait en qualité de témoin ce 20 février 2019. Comme les autres témoins hauts-gradés, il réfute l’hypothèse que la hiérarchie ait été complice. Même si celle-ci n’as pas jugé « opportun » d’arrêter le Général Diendéré dans son « aventure ».

« Je ne peux pas cacher que j’étais contre la Transition mais je n’ai aucunement été complice de l’aventure visant à lui trouver un terme », telle est la position du Général Traoré qui a qualifié de « triple saut » le fait qu’un second couteau du RSP(Zida en l’occurrence)veuille devenir Général de division. La position de la Défense de Diendéré considère que, si tant est que la hiérarchie n’approuvait pas l’idée du Général, elle n’avait qu’à procéder à son arrestation. « Pas opportun entre frères d’une même armée» juge le Général Traoré. Du reste les locaux où se tenait la réunion le 16 septembre étaient entourés de « blindés », ce qui aurait éventuellement conduit à des affrontements. Mieux, il estime qu’aucun texte ne le prescrit une quelconque arrestation dans ce genre de situations. Cette réflexion a provoqué le courroux de Maitre Farama de la partie civile qui qualifie l’attitude la hiérarchie de ‘’gentlemen agreement’’. L’avocat trouve aussi curieux que le CEMGA à l’époque des faits, le Général Zagré se soit levé pour donner sa place au Général Diendéré. « Il s’agit d’une posture équivoque » analyse Maitre Farama tout en observant que de simples exhortations n’ont jamais fait reculer un putschiste.

Quant au parquet, il estime que la position du Général Diendéré est ambivalente. « Pourquoi la hiérarchie devrait-elle arrêter quelqu’un qui n’y est pour rien ? » s’interroge-t-il. Puis, alors que le Général a exposé à la hiérarchie un certain nombre de griefs tels que l’exclusion, la dissolution éventuelle du corps, les officiers reconnus comme ceux ayant procédé à l’arrestation des autorités, l’adjudant-chef Moussa Nébié et l’adjudant-chef-major Eloi Badiel –qui ont été appelés à se prononcer-ont confié ne jamais avoir donné de motifs de leurs actions au Général Diendéré. Tout comme les capitaines Aziz Korogo et Hussein Zoumbri qui ont confié tout ignorer de quels que motifs que ce soit. Preuve selon Pierre Yanogo, avocat de l’Etat burkinabé, que le RSP n’avait aucune raison pour agir le 16 septembre.

Soumana LOURA

HIEN

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