Mariage chez les Peuls : voici la conduite à tenir

Alors si tu rencontres des résistances pour obtenir leur aval pour ton »dewgal », mariage avec ta princesse peule et que tu as toujours vécu en dehors des règles et coutumes peules, c’est qu’il te faut d’abord commencer par appréhender, par déchiffrer leur tradition multi-séculaire, leurs vertus sublimées qu’ils recherchent chez tout aspirant, même étranger qui veut mêler son sang avec leurs trésors de filles. Car il n’est rien de plus cher aux Peuls que le code régissant la vie en société, communément appelé « Pulaaku » plaçant quelques vertus morales au-dessus de tout.

Il est vrai qu’aucune culture n’est plus légitime qu’une autre, que toutes les cultures se valent. Toujours est-il que tu as dû remarquer que ce qui spécifie le plus ce grand peuple, ce qui est fabuleux et remarquable en eux, c’est la modestie de certains de ses membres qui continuent de préserver les valeurs ancestrales héritées, la réserve qu’ils incarnent au jour le jour et qui les distingue. Leur discrétion en général ou celle des tenues vestimentaires de ses femmes, leur retenue qu’on appelle « semteende ». C’est-à-dire une haute pudeur d’esprit et d’attitude face à la vie, au respect de l’intimité, à la décence, à la sobriété, à l’honneur. La délicatesse dans leur attitude, le silence pesant face aux circonstances de la vie, et leur tact.

En effet, très tôt, les enfants en famille sont initiés au « semteende » qui peut leur servir plus tard devenus adultes.Il leur faut par ailleurs avoir une infinie patience face aux nombreuses situations de la vie. La patience qu’on appelle « muñal » (lire : munyal). La sérénité devant l’endurance. Être imperturbable à chaque fois. Être tolérant, courageux. D’un calme olympien. Impassible gardant sans cesse le sang-froid, la maîtrise de soi, la douceur, la constance, la persévérance, la tranquillité d’esprit.

Donc, tu seras évalué en fonction de cette habileté de patience, mais surtout pour une bonne première impression, à ton adhésion à la foi en Dieu, à la crainte de Dieu. Critère numéro un (1) chez les bons Peuls : ton honnêteté dans ta pratique religieuse que tu as incorporé dans ta propre mode de vie. Et si jamais, tu détiens plus de connaissances essentielles, le pouvoir te sera livré sur un plateau d’argents…

Un autre marqueur d’identité très important prôné par les Peuls est »hakkilo » c’est-à-dire l’intelligence, le bon sens, la finesse, le discernement, l’esprit de pénétration qui te fait voir l’autre côté des choses, le dit et le non-dit. En résumé, les attitudes et les comportements prescrits socialement par le Pulaaku à ses enfants ne sont toujours pas suivi d’effets par les nouvelles générations, pourtant censées être à leur service mais qui les ignorent malheureusement royalement aujourd’hui. Toutefois, il faut sans cesse le leur rappeler sans faiblesse, sans découragement même si désormais le petit écran à films hollywoodiens grossiers, sauvages, barbares a remplacé les soirées de contes d’hier où on présentait en famille les vertus nobles de »cuusal » (courage), de « ngorgu » (bravoure), de « neddaaku » (personnalité), de »ndimaaku » (dignité), de « endam » (lignage), pulaaku, etc.

En un mot, si tu n’es pas Peul et que tu maîtrises impeccablement la langue des Peuls, tu maîtriseras de la sorte les coeurs des parents Peuls. Sers-toi de ces ingrédients secrets sans modération et vive le métissage des peuples !

Dian Diallo