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Levée du couvre-feu : constat dans quelques artères de la ville

Instauré par décret présidentiel le samedi 21 mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la pandémie du nouveau Coronavirus, le couvre-feu a été levé le mercredi 3 juin 2020. Malgré cette levée, les goudrons de la ville de Ouagadougou sont presque vides de personnes. Une tournée dans la ville et dans les points d’activités nocturnes, nous a permis de remarquer que beaucoup ont toujours peur de sortir.

 Ils sont nombreux ceux qui ont goûté à la matraque des forces de sécurité dès les premiers jours de l’entrée en vigueur du couvre-feu. Le respect de cette décision présidentielle rappelle-t-on, fut la croix et la bannière pour des Burkinabè. Et malgré que le Président du Faso ait résigné un autre décret qui annonce la levée du couvre-feu à compter du 3 juin, les Ouagalais ont toujours la peur au ventre. Ce qui fait que la ville de Ouagadougou était silencieuse dans la nuit du 03 juin , sauf quelques bruits de motos ou de véhicules que l’on pouvait entendre.

Premier escale, nous marquons une halte dans un glacier de la place pour toucher du doigt l’affluence des clients. A notre grand étonnement, pas de clients et les chaises sont presque vides. « Il n’y a pas de clients ce soir. Les gens ont toujours peur de sortir », nous a confié le gérant du lieu Yabo Zerbo. Néanmoins, « nous sommes contents que le couvre-feu soit levé. Il nous pénalisait beaucoup, vu que nous avons plus de clients la nuit que la journée », a-t-il ajouté, en indiquant qu’ils ont vraiment souffert pendant leur pause momentanée. Une souffrance qui à l’écouter s’est caractérisée par un manque de travail, donc pas d’argent pour assurer le minimum vital ou payer son loyer à la fin du mois. « Comme nous avons l’autorisation de travailler maintenant, nous allons bosser dur pour rattraper ce que nous avons perdu », a-t-il conclu.

Après le centre-ville, nous nous sommes dirigés vers certains maquis et bars. Là aussi, c’est le même constat. Au maquis Ying yang par exemple, on pouvait compter au bout des doigts ceux qui se ‘’submergeaient’’ dans les profondeurs de la bière. Tout est calme et pas de musique, comme si on venait de décréter un deuil national. Notre reportage pris fin à 2h30 du matin, dans le maquis la nouvelle écriture de Karpala, où les cris, les applaudissements ainsi que les danses à la ‘’zôrôbôtô’’ étaient au rendez-vous. D’une manière générale, les gens ont toujours cette peur de sortir, craignant se faire prendre par des éléments de la sécurité en patrouille.

Nicolas BAZIÉ

Annick KABORE

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