Législatives 2020 : Qui sera le prochain CFOP ?

À huit semaines du premier tour de l’élection présidentielle et des législatives, le consensus affiché par la classe politique burkinabè préfigure d’un scrutin  crédible et inclusif.  2015 avait consacré la victoire du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP),  avec 55 députés sur 127, suivi de deux forces politiques de l’opposition : l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC),  33 députés et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) 18 députés.

Malgré un bilan mitigé, le MPP conserve ses chances de contrôler le futur hémicycle. Le Chef de File de l’Opposition, CFOP s’est caractérisé en une opposition de salon qui sort tous les mardis pour vociférer si bien qu’on ne trouvait plus d’intérêt à l’écouter.

L’UPC, principal parti politique d’opposition a perdu 13 de ses députés dits ‘’frondeurs’’ et depuis cette saignée, le parti peine a retrouvé ses marques. Zéphirin DIABRE, l’homme qui a mangé du lion est désormais un leader lâché par ses amis, qui lâche à son tour et la composition de ses listes pour les législatives témoigne d’un profond malaise. Le Président du parti tête de liste sur le plan national pour les législatives est aussi candidat déclaré du même parti pour l’élection présidentielle. Une double candidature qui suscite des incompréhensions sur la conviction du candidat à croire encore à ses chances pour la présidentielle.

Sur les listes provinciales, la liste UPC du Kadiogo est conduite par Issouf Nikiema, le maire de Komsilga et dans le Houet, le jeune docteur Seydou Mohamed Koné, Secrétaire général de la section du parti dans la province a finalement pris le dessus.

Cependant, des figures emblématiques du parti manquent à l’appel   laissant la place à des supputations : Rabi YAMEOGO, Secrétaire Général National du parti, président du comité d’organisation du congrès d’investiture du candidat,  Nathanaël OUEDRAOGO,  directeur national de campagne à la dernière présidentielle, 3e adjoint au maire de la commune de Ouaga et vice-président du parti chargé de la Région du Centre; Amadou SANOU député du Houet  ; Sa Majesté le Poe Naaba; Amadou Nebila Yaro, ministre sous la Transition ; Adama Sosso 2e vice-président chargé des affaires politiques, Georgette Nianogo présidente de l’union provinciale des femmes du Kadiogo ; Jacqueline Konaté présidente de l’union des femmes de l’UPC ; le député Moussa ZERBO, porte-parole du parti et feu-follet qui a traversé bouclier en main la forêt de Kua…

Dans ces listes provisoires publiées dans la presse, l’UPC ne couvre pas l’ensemble des 45 provinces du pays. Le parti n’est pas en compétition par exemple dans le Sanguié (Centre-Ouest) ou dans le Namentenga (Centre-Nord).

Le CDP va-t-il rebondir ?

L’ancien parti au pouvoir, le CDP chassé par une insurrection est toujours en place et semble requinqué par le retour des exclus de 2015 pour affronter le rendez-vous de 2020 ! La troisième force politique du pays malgré le départ d’un morceau du parti qui a muté en ‘’Agir Ensemble’’, présente une liste bien étoffée et menace sérieusement de s’installer au siège du CFOP à la zone du bois à défaut de Kossyam.

Le CDP nostalgique a repositionné d’anciens bonzes pour défendre ses couleurs aux législatives. L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Arsène Bongnessan YE est candidat dans les BALE, l’ancien Premier ministre Luc Adolphe THIAO est candidat dans le Sanguié, l’ancien DG de la Douane, Sam K. Jean Sylvestre est candidat dans le Bazega, l’ancien ministre de la Communication, Alain TRAORE est candidat dans la Comoé, Boukari Jacques NIAMPA ancien chef du département des infrastructures de la Présidence du Faso et ancien maire de Titao, est candidat dans le Lorum.

La liste nationale du parti est tirée par le président du parti Eddie KOMBOIGO, par ailleurs lui aussi candidat à la présidentielle. Il est secondé sur cette liste par l’ancien ministre de la Jeunesse et de l’emploi, Achille TAPSOBA. La retro mélodie du CDP fera-t-elle vibrer les électeurs au point d’atténuer l’agressivité du grand félin et roi des animaux ? Les burkinabè sont appelés à faire leur choix le 22 novembre prochain!

Ag Ibrahim