Insécurité au Sahel :  les Sahéliens à la recherche de solutions

Les sahéliens veulent prendre à bras le corps la problématique de l’hydre terroriste qui sévit depuis plusieurs années dans leur région. Pour ce faire, l’Association Tabital  Andal des Maîtres Coraniques du Sahel (ATA/MCS),  a réuni les ressortissants de la région du Sahel, le samedi 3 juillet 2021, en atelier afin de trouver des solutions susceptibles de ramener la paix et la cohésion sociale dans cette partie du Burkina Faso, jadis un eldorado.  Le thème central qui a conduit les travaux était : « quelle contribution des ressortissants de la région du Sahel à la promotion et à la préservation de la paix et de la cohésion sociale au Sahel ? »

A l’instar de certaines localités du Burkina Faso, la région du Sahel est en proie à des attaques terroristes ces dernières années. Comme conséquences, ce climat d’insécurité a provoqué la fermeture des services publics, des millions de déplacés internes, des milliers de morts et de blessés graves, un état de psychose au sein la population, la stigmatisation ethnique qui occasionnent la suspicion et la montée de la violence entre communautés. Depuis lors, le gouvernement a initié des actions de déploiement des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et le renforcement des moyens matériels de ces dernières pour la protection des populations et leurs biens.

Par ailleurs, les autorités ont mis en place un Programme d’Urgence pour le Sahel dénommé PUS-BF pour le développement économique et social de la région et accompagné plusieurs initiatives de dialogue avec les leaders et les communautés. C’est ainsi prenant la mesure de la situation et pour ne laisser personne pour compte dans cette recherche de la paix et de la cohésion sociale dans la région du Sahel, que l’association Tabital Andal dont l’un des objectifs majeurs est la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent s’est fixée comme mission de promouvoir le dialogue, la concertation, la tolérance et l’acceptation de l’autre dans la mise en œuvre de ses activités afin que les différents acteurs s’engagent dans la recherche de solutions à la crise qui perdure. C’est dans cette optique qu’elle a réuni les filles et fils sahéliens résidant à Ouagadougou, autour d’un atelier de réflexions à la recherche de solutions durables.

« Depuis 5ans nous multiplions nos efforts sur le terrain à travers des actions sur les questions de l’extrémisme violent, la paix et la cohésion sociale. Mais aujourd’hui, nous avons voulu rencontrer les ressortissants sahéliens qui sont à Ouagadougou pour mieux leur expliquer les réalités actuelles de la région, nos différentes actions et aussi recueillir leurs contributions en termes de proposions pour une sortie heureuse de la crise sécuritaire », a expliqué Souoibou DIALLO, président de l’Association Tabital  Andal des Maîtres Coraniques du Sahel.

Pour Ibrahim Maïga, représentant du ministre Alkassoum Maïga, parrain de la cérémonie, cette initiative est à saluer en ce sens où les sahéliens eux-mêmes ont décidé de s’investir pour le retour de la stabilité dans cette partie du pays.  « Je pense que c’est vraiment un atelier très important surtout pour les ressortissants du Sahel. Le thème est d’actualité et mérite d’être approfondit par les acteurs. On ne fait que se réjouir. Les recommandations qui seront issues de ces échanges contribueront sans doute à un retour de la paix et de la cohésion sociale au Sahel », a-t-il fait savoir.

En termes de recommandations faites par la centaine de participants, on peut noter entre autres : la création d’emplois pour occuper la jeunesse, la constructions d’infrastructures pour désenclaver la région, la sécurisation des localités déjà libérées par les FDS, le retour de l’administration dans certaines zones où les autorités ont déserté, la réinsertion sociale des jeunes déradicalisés, l’évaluation des actions des VDP de la région du Sahel, et la lutte contre la stigmatisation.

Michel CABORE