Délivrez notre Sahel de la dérive !

L’étau se resserre de plus en plus sur l’ensemble des populations du sahel au Burkina Faso. Dans la province de l’Oudalan les enlèvements des personnes et des véhicules se multiplient. Le 30 avril dernier, une voiture 4X4 en provenance de Dori a été enlevée par un groupe armé à quelques encablures de Gorom. Le rapt s’est deroulé au même endroit où quelques jours avant, l’unique ambulance du Centre médical de Gorom a été enlevée par des individus armés. C’est la 3e ambulance du centre médical de Gorom qui a été ainsi perdu portant à 7 le nombre total d’ambulances enlevées dans l’Oudalan après celle de Déou, d’ Oursi, de Tin-akoff, et du village Essakane site.

Les populations de l’Oudalan sont désormais sans ambulance pour toute évacuation. La veille de l’enlèvement de cette ambulance, des individus armés sont rentrés dans la ville de Markoye et s’en sont pris au domicile des forces de l’ordre et de leurs riverains. Un jeune commerçant a vu sa voiture criblée de balles par ces hommes armés parce qui ont tenté en vain de mettre en marche le véhicule.

Au petit matin du vendredi 12 avril 2019, le poste de police du village d’Essakane  site a été saccagé et mis à feu par des assaillants inconnus. Deux jours avant, des hommes armés avaient enlevé la voiture d’un sous-traitant minier dans les environs du village Douman sur l’axe Essakane -Gorom.

Les communautés locales sont traumatisées par la violence quasi quotidienne dans l’Oudalan. Il ne se passe pas une journée entière sans enlèvement d’hommes, de bétail où de voiture. Des zones entières semblent être désormais sous le contrôle des groupes armées qui ciblent des personnes, enlèvent, pillent, tuent, prennent en otage. On est toujours sans nouvelle du maire de Markoye, Mamoudou Herou Maiga enlevé le jeudi 21 mars 2019 par des individus non identifiés.

Le terrorisme, les conflits intercommunautaires, le grand banditisme ont déstabilisé notre belle région du Sahel.  Des entreprises ne peuvent plus exécuter des marchés dans plusieurs zones à cause de l’insécurité. Avec tout le bétail razzié par les groupes armés, des familles entières sont contraintes de vider la campagne et d’aller vivre dans la précarité en ville.

La population de l’Oudalan vivant essentiellement de l’élevage et de ces produits, elle n’arrive plus à subvenir à ces besoins vitaux en bradant son bétail. Malgré que les prix des bêtes soient au plus bas, les acheteurs se font rares sur les marchés. La situation insoutenable pousse certains jeunes à rejoindre les groupes armés. Le terrorisme trouve ainsi un terreau fertile pour son expansion. Tous les maires élus dans l’Oudalan ne résident plus dans leurs communes respectives à cause de l’insécurité. Beaucoup de conseillers, de responsable CVD ont fui leur domicile pour se réfugier dans les villes.

La situation sécuritaire et humanitaire dans laquelle la Région du Sahel est plongée risque de compromettre l’organisation de futures échéances électorales. Le Gouvernement tiraillé par une fronde sociale semble ne plus savoir où donner la tête. Entre les grèves des agents de santé, des greffiers, des avocats, des enseignants, chacun semble se préoccuper de ramasser les oeufs sans se soucier guère de la poule aux œufs d’or ni de sa capacité à pondre les oeufs. Chacun se préoccupe davantage de ce qu’il peut gagner de l’Etat et non de ce qu’il peut apporter à ce pays même en période de guerre ! Tout simplement pathétique !

SY Amadou