COVID-19 au Burkina : un marasme économique se forme à l’horizon

La croissance économique du Burkina Faso pourrait passer de 5,7% en 2019, à une fourchette comprise entre +1,38% et -1,75% en 2020. La baisse de l’activité économique va engendrer une baisse des recettes publiques, ce qui pourrait conduire à un déficit public plus important atteignant -4,53% du PIB dans le scénario optimiste, et -6,12% du PIB dans le scénario pessimiste, contre un déficit prévisionnel d’environ 3% du PIB, selon les résultats de l’étude de Forge Afrique.

La chute des productions sectorielles et la contraction de la demande mondiale des exportations burkinabè auront sans doute pour conséquence, si on s’en tient aux résultats de l’étude, une baisse importante des exportations sectorielles pouvant atteindre -10% pour les produits de l’extraction minière (l’or en particulier) et -16% pour les produits de l’agriculture de rente ( le coton en particulier). Le pays dans cette dynamique risque de voir une grande partie de ses recettes d’exportation s’écrouler, s’inquiète le directeur de l’école doctorale de l’Université Aube Nouvelle Idrissa Mohamed Ouédraogo, membre de Forge Afrique.

La contraction des activités sectorielles risquerait d’entraîner une augmentation du chômage parce que, certaines entreprises se verront obligées de libérer une partie importante de leurs employés, pour survivre à la crise. « Nous savons que les secteurs des services privés formels, et surtout informels sont de grands pourvoyeurs d’emplois au Burkina. Or, ces secteurs subiront indéniablement les effets de la crise du COVID-19. Il va donc en résulter des effets négatifs sur l’emploi », a laissé entendre le professeur Idrissa Mohamed Ouédraogo.

A écouter toujours monsieur Ouédraogo, après les conséquences sanitaires, un désastre socio-économique pourrait s’en suivre, si les autorités n’adoptent pas à temps, les mesures adéquates, pour redresser l’économie nationale. Et de conclure en indiquant qu’en menant cette recherche, les auteurs cherchent, non pas à alarmer, mais à attirer l’attention sur le fait que le phénomène qui affecte le pays à l’heure actuelle est assez grave de conséquences.

Nicolas Bazié