Burkina : « nous devons reconstruire la démocratie sur notre socle culturel », Pr Maurice Bazemo

Depuis le discours de la Baule prononcé par le président de la république française François Mitterrand , le 20 juin 1990, les dirigeants africains étaient censés faire prospérer la démocratie sur leur continent. Cependant, 30 ans après, la réalité est toute autre dans la pratique. En effet, la démocratie reste encore une simple théorie en Afrique et peine à s’enraciner. Au lieu d’être source de paix et de stabilité des Etats, la démocratie en Afrique est au contraire source de déstabilisation et de mal gouvernance.

Selon le professeur Maurice Bazemo, si nous sommes confrontés à de multiples difficultés actuellement, c’est parce que nous avons oublié nos valeurs culturelles au profit de celles de l’occident. A l’en croire, si la démocratie est égale à bonne gouvernance, avec ses valeurs de liberté, égalité et justice, il faut admettre que par le passé nos sociétés traditionnelles étaient également fondées sur une démocratie qui garantissait la paix et la stabilité de ces dites sociétés africaines. Pour lui, la démocratie a bien existé en Afrique avant le discours de la Baule. Les principales valeurs qui étaient le socle de la démocratie africaine étaient entre autres : l’honnêteté, l’humanisme, la tolérance, la modestie, le partage, la solidarité et l’attachement à l’esprit de la justice.

Malheureusement déplore le professeur, toutes ces valeurs n’existent plus. « Nous laissons nos valeurs et cultures aller à la mort. Nous devons construire la démocratie à travers nos outils culturels. Notre système éducatif doit être reformé sur notre socle culturel », a souhaité le professeur Maurice Bazemo.

MICHEL CABORE