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Boris Johnson, le caillou dans la chaussure de Theresa May

 

 

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L’imprévisible ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des partisans du Brexit, s’est fendu lundi d’un nouveau coup d’éclat en claquant la porte du gouvernement, rompant avec la Première ministre Theresa May dont il n’a cessé de saper l’autorité ces deux dernières années.

En quittant ses fonctions, M. Johnson, 54 ans, met fin à une collaboration pour le moins difficile avec la dirigeante conservatrice, qui l’avait nommé à ce poste en juillet 2016 dans la foulée du référendum sur le Brexit, une manière de donner des gages aux eurosceptiques de son parti.

A l’époque, sa désignation avait pourtant fait grand bruit, le costume de diplomate en chef ne semblant a priori guère compatible avec le tempérament exubérant de l’ancien maire de Londres, qui aime à faire les gros titres de la presse.

La suite a d’ailleurs confirmé à quel point il n’était pas du genre à tenir sa langue.

En mai 2017, il prône les exportations de whisky vers l’Inde dans l’enceinte d’un temple sikh, religion qui… bannit sa consommation.

Cinq mois plus tard, il s’attire une pluie de critiques en déclarant que la Libye pourrait devenir attrayante pour les touristes si toutefois elle parvenait à « se débarrasser des cadavres », avant d’émettre une idée surprenante : construire un pont entre le Royaume-Uni et la France.

Mais c’est sans doute vis-à-vis de Theresa May et de l’Europe que ses sorties ont été les plus incisives.

Les dizaines de milliards d’euros que le Royaume-Uni pourrait avoir à payer en raison de ses engagements en tant que membre de l’UE ? « Ils peuvent toujours courir », lâche-t-il en 2017.

La même année, quelques jours avant un discours majeur de la Première ministre, il lui damne le pion en publiant une longue tribune pour présenter sa « vision » de la sortie de l’UE. Plus récemment, l’homme à la tignasse blonde ébouriffée est même allé jusqu’à laisser entendre que Donald Trump s’y prendrait mieux pour négocier avec Bruxelles.

Comme à un enfant à qui on pardonnerait tout, Theresa May n’a jamais retiré sa confiance au trublion, les observateurs soulignant que Boris Johnson, à qui l’on prête l’ambition de devenir chef du gouvernement, serait encore plus encombrant hors de l’exécutif.

Car Alexander Boris de Pfeffel Johnson, « BoJo » comme il est surnommé, a de l’ambition.

– ‘Roi du monde’ –

Dès son plus jeune âge, il voulait être « roi du monde », à en croire les confidences de sa sœur Rachel à son biographe, Andrew Gimson.

Et le ministère des Affaires étrangères, aussi prestigieux soit-il, ne constitue probablement pas le pinacle d’une carrière qui l’a déjà vu présider, de 2008 à 2016, aux destinées de la puissante capitale britannique.

Au fil d’une éducation élitiste, cet aîné d’une fratrie de quatre, né à New York en 1964, n’a eu de cesse d’affirmer ses rêves de grandeur, ayant décroché une bourse pour le prestigieux Eton College et le non moins glorieux poste de président du club de débat Oxford Union.

Il entame ensuite une carrière journalistique au Times, qui le licencie à peine un an plus tard pour avoir inventé une citation, et avoir menti sur le fait de l’avoir inventée. Le Daily Telegraph le repêche et l’envoie à Bruxelles, où il officiera de 1989 à 1994.

Déjà, à coup d’exagérations et même parfois d’entourloupes, Boris Johnson bouscule la couverture des institutions européennes et devient « le journaliste favori » de Margaret Thatcher en relatant par le menu les actions les plus insolites de l’exécutif européen (taille des saucisses, toilettes, etc.).

C’est également à Bruxelles que son premier mariage avec Allegra Mostyn-Owen, rencontrée à Oxford, se délite et qu’il renoue avec une amie d’enfance, Marina Wheeler, aujourd’hui son épouse et la mère de ses quatre enfants.

Elu député pour la première fois en 2001, c’est en ravissant la mairie de Londres aux travaillistes en 2008 qu’il acquiert une stature nationale.

En démissionnant du gouvernement, Boris Johnson va retrouver les bancs des députés à la chambre des Communes. En attendant Downing Street ?

 

Ahmed OUEDRAOGO

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